Contexte d'émergence
Situé à 20 minutes à pieds au sud du centre-ville de Tromsø, le quartier Strandkanten s’implante sur un ancien site industriel identifié comme une zone à fort potentiel lors du Tromsø Game par l’architecte Knut Eirik Dahl en 1994. L’objectif de cet exercice était alors de changer la tendance d’étalement dans les zones en dehors de l’ile par une densification des zones plus centrales de la ville. Certains secteurs ont ainsi été identifiés afin de leur donner un nouveau rôle et une nouvelle valeur urbaine. Chaque portion potentielle déterminée dans l’exercice a été l’objet de rencontre, de dessins, de séminaires et discussions sur leur futur développement, dont le district de Strandkanten. L’idée était d’explorer, avec tous les acteurs de la ville, des potentialités de chaque site et du rôle qu’ils pourraient exercer en favorisant les pensées innovatrices et audacieuses. Le quartier Strandkanten a donc été ciblé comme étant une zone de choix pour faire un développement plus compact visant à ramener les activités au centre de Tromsø et ainsi diminuer les besoins en transports, s’inspirant des principes des «Compact cities».
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Implantation, circulation et perméabilité
Le site se caractérise par sa forme linéaire bordé par le détroit de Tromsø et par la rue Strandvegen, particulièrement fréquentée, qui la sépare d’un quartier résidentiel de faible densité. Les circulations automobiles sont limités aux entrées des trois stationnements souterrains, créant un quartier sans voiture où les circulations piétonnes sont privilégiées. Malgré l’enclavement du quartier, un effort est visible dans la mise en place de corridor visuels donnant sur l’eau. Le quartier étant en construction depuis 2003, on constate dans le secteur nord déjà réalisé que ces perçées visuelles ont influencé l’implantation et l’aménagement de l’espace public. Ces corridors se positionnent en continuité de rues avoisinantes et permettent une grande perméabilité piétonne suivant ces axes. Dans l’axe de la berge en bordure du projet, la ville de Tromsø prévoit une extension d’un quai de promenade entre le centre et les espaces verts au sud de l’île. D’ailleurs, une nouvelle réglementation oblige tout nouvelle construction le long du détroit de Tromsø à intégrer une promenade riveraine piétonne. Considérant le caractère enclavé du quartier, une étude de la perméabilité et de la lisibilité selon Bentley était de mise.
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Typologie, densité et gabarit
À terme, le quartier Strandkanten comptera 900 unités, soit une densité nette de 122 unités à l’hectare. Le plan d’ensemble vise à créer une gradation du nombre d’étages afin d’adapter ses volumes au contexte environnant. La hauteur est limitée à 4 ou 5 étages près du quartier existant, tandis que la hauteur maximale peut atteindre 8 étages en front de mer. La construction a débuté en 2003 et s’échelonne jusqu’à ce jour. La portion nord du quartier est en grande partie terminée, c’est donc cette section qui fera l’objet de nos analyses.
Proximité des services et des transports
Ce développement de bâtiments multilogements s’implante à proximité de deux lignes d’autobus reliant directement le site au centre et à l’université à une fréquence variant de 15 à 30 minutes. La proximité du centre-ville est essentielle au quartier puisqu’il ne contient pratiquement pas de commerce. Le plan d’ensemble permet cependant la présence de commerces et de services. De plus, selon Jenks la proximité des transports et des services sont d’autres facteurs à prendre en compte pour rendre acceptable une ville compacte. C’est pourquoi l’accessibilité des services par des modes de transports doux fait l’objet d’une analyse sous le filtre de la marchabilité.
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Espaces publics collectifs
L’objectif principal du quartier était d’avoir des espaces extérieurs de qualité permettant de rendre attrayante la forte densité du quartier. Pour ce faire, 45% des surfaces du quartier sont dédié à des espaces publics extérieurs. La diversité des espaces collectifs et des aires de jeux sont une des forces du projet (70°N Arkitektur, 2009). L’analyse du quartier portera donc en priorité sur les critères de qualité des espaces fréquentés par le piéton définis par Jan Gehl. Étant donné le caractère nordique de cette capitale arctique et le faible ensoleillement présent durant la période hivernale, une attention plus poussée a été mise sur le plan lumière et l’adaptation des espaces publics au climat local. La transition entre les espaces publics et privés extérieurs est également abordée.
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